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Date : 20020710

Dossier : IMM-1918-01

Référence neutre : 2002 CFPI 765

Toronto (Ontario), le mercredi 10 juillet 2002

EN PRÉSENCE DE MONSIEUR LE JUGE CAMPBELL

ENTRE :

                               GODWIN IDEHEN OSAGIE

                                                                                                  demandeur

                                                    - et -

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

                                                                                                    défendeur

        MOTIFS DE L'ORDONNANCE ET ORDONNANCE

[1]    Il s'agit d'une demande de contrôle judiciaire de la décision datée du 27 mars 2001 dans laquelle la demande du demandeur fondée sur des raisons d'ordre humanitaire en application du paragraphe 114(2) de la Loi sur l'immigration, L.R.C. (1985), ch. I-2, a été rejetée par une agente d'immigration. La demande du demandeur visait l'obtention d'une dispense des exigences normales selon lesquelles il doit demander et obtenir son visa d'immigrant hors du Canada.

  • [2]    Le demandeur est un citoyen du Nigéria qui est arrivé au Canada en février 1998 en tant que visiteur. Depuis ce temps, le demandeur a un emploi régulier et a eu un enfant avec sa conjointe de fait. La demande CH du demandeur est fondée sur le fait qu'il est établi au Canada et sur sa crainte de retourner au Nigéria.
  • [3]    À mon avis, les motifs à l'appui de la décision de l'agente d'immigration indiquent qu'elle a commis une erreur susceptible de contrôle en omettant d'évaluer l'intérêt supérieur de l'enfant né au Canada du demandeur. Il n'est donc pas nécessaire d'examiner toutes les questions soulevées par le demandeur en l'espèce.
  
  • [4]    Dans une lettre datée de septembre 2000, l'avocat du demandeur indique que, depuis l'introduction de la demande, le demandeur s'est engagé dans une union de fait et a eu récemment une fille. La lettre indique expressément que le demandeur était le seul soutien de famille pendant que sa conjointe était en congé de maternité.
  • [5]    L'agente d'immigration a reconnu et évalué cette observation comme suit :

[TRADUCTION] En outre, j'ai tenu compte de la lettre de l'avocat indiquant que M. Osagie vivait en union de fait avec une femme du nom d'Helena Osarogiagbon et qu'ils venaient d'avoir une fille. M. Osagie n'a pas présenté suffisamment d'éléments de preuve ou de documents relatifs à ce statut familial. De plus, le statut au Canada de Mme Osarogiagbon est toujours incertain parce qu'elle a un appel en instance devant la Cour d'appel fédérale relativement à sa revendication du statut de réfugié.

(Dossier du demandeur, à la page 7)

  

  • [6]                 En réalité, les observations non réfutées des avocats et une note de médecin confirmant la naissance de l'enfant ont fourni des éléments de preuve sur la nature du statut familial du demandeur. À la lumière de ces éléments de preuve irréfutés dont elle était saisie, j'estime manifestement déraisonnable la conclusion de l'agente d'immigration selon laquelle on n'avait pas fourni suffisamment d'éléments de preuve sur le statut familial du demandeur.
  • [7]                 À mon avis, la preuve ne permettait pas à l'agente d'immigration de ne pas tenir compte du fait que le demandeur avait un enfant né au Canada. En conséquence, rien ne permettait non plus à l'agente d'immigration de ne tenir aucun compte de l'intérêt supérieur de l'enfant tel que l'exigent les lignes directrices en matière d'immigration et la règle de droit claire selon laquelle les agents d'immigration doivent être réceptifs, attentifs et sensibles à l'intérêt supérieur de l'enfant et lui accorder un poids considérable (Baker c. M.C.I., [1999] 2 R.C.S. 817). L'agente d'immigration semblait plus préoccupée par le statut juridique au Canada de la conjointe de fait du demandeur que par la dépendance et les besoins financiers, émotifs et physiques de l'enfant et de l'unité familiale dans son ensemble. Ce faisant, l'agente d'immigration a commis une erreur de droit et de fait.
   

                                           ORDONNANCE

1.                    En conséquence, la décision de l'agente d'immigration est annulée et l'affaire est renvoyée à un autre agent d'immigration pour qu'il rende une nouvelle décision.

« Douglas R. Campbell »

Juge

Traduction certifiée conforme

Julie Boulanger, LL.M.


COUR FÉDÉRALE DU CANADA

Avocats inscrits au dossier                                                                                                                                                                                         

DOSSIER :                                                           IMM-1918-01

INTITULÉ :                                                          GODWIN IDEHEN OSAGIE

demandeur

- et -

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

défendeur

                                                               

DATE DE L'AUDIENCE :                                 LE MERCREDI 10 JUILLET 2002                                            

LIEU DE L'AUDIENCE :                                   TORONTO (ONTARIO)

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE :                           LE JUGE CAMPBELL            

DATE DES MOTIFS :                           LE MERCREDI 10 JUILLET 2002

COMPARUTIONS :                                        M. Munyonzwe Hamalengwa

pour le demandeur

Mme Mielka Visnic

                                                   pour le défendeur

AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER :       Munyonzwe Hamalengwa

Avocat

                                                                             45, avenue Sheppard Est

Bureau 900

Toronto (Ontario)

M2N 5W9

pour le demandeur

Morris Rosenberg

Sous-procureur général du Canada

pour le défendeur


COUR FÉDÉRALE DU CANADA

Date : 20020710

                                                             Dossier : IMM-1918-01

Entre :

GODWIN IDEHEN OSAGIE

demandeur

  

- et -

LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ ET DE L'IMMIGRATION

défendeur

                                                                         

MOTIFS DE L'ORDONNANCE

ET ORDONNANCE

                                                                         

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