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     Date: 20001207

     Dossier: IMM-4912-99


Entre :

     ATTA MUHAMMAD KHAN,

     Demandeur

     - et -


     LE MINISTRE DE LA CITOYENNETÉ

     ET DE L'IMMIGRATION,

     Défendeur



     MOTIFS DE L'ORDONNANCE


LE JUGE PINARD :

[1]      Il s'agit d'une demande de contrôle judiciaire à l'encontre d'une décision rendue le 24 août 2000 par l'agent des visas Neil Alexander (ci-après l'agent des visas) du Haut Commissariat du Canada à Singapore, rejetant la demande de résidence permanente présentée par le demandeur dans la catégorie « entrepreneur » .

[2]      Le paragraphe 2(1) du Règlement sur l'immigration de 1978, DORS/83-837, définit l'entrepreneur comme suit :

"entrepreneur" means an immigrant

     (a) who intends and has the ability to establish, purchase or make a substantial investment in a business or commercial venture in Canada that will make a significant contribution to the economy and whereby employment opportunities will be created or continued in Canada for one or more Canadian citizens or permanent residents, other than the entrepreneur and his dependants, and
     (b) who intends and has the ability to provide active and on-going participation in the management of the business or commercial venture;

"entrepreneur" désigne un immigrant

     a) qui a l'intention et qui est en mesure d'établir ou d'acheter au Canada une entreprise ou un commerce, ou d'y investir une somme importante, de façon à contribuer de manière significative à la vie économique et à permettre à au moins un citoyen canadien ou résident permanent, à part l'entrepreneur et les personnes à sa charge, d'obtenir ou de conserver un emploi, et
     b) qui a l'intention et est en mesure de participer activement et régulièrement à la gestion de cette entreprise ou de ce commerce;

[3]      Il importe de reproduire ici l'extrait suivant de la décision de l'agent des visas :

         You do not meet this definition of entrepreneur because although you may have the intention to provide active and ongoing participation in an entrepreneurial enterprise in Canada, the information provided in your application and discussed at interview, you have not demonstrated that you have this ability. This conclusion was reached in discussing your duties and responsibilities in both your current and past positions, conclusively determining that your background and expertise are insufficient to satisfy me that you have the ability to establish and manage a business in Canada that would be of significant economic benefit.
         Although I believe you have had a successful career in Pakistan in the construction business, and you are well educated and speak English fluently, you were unable to convince me at interview that you have the intention and the ability to establish a business in Canada, or more specifically in Halifax, Nova Scotia, your intended destination in Canada.
         You told me that you were planning to immigrate to Canada for the past 15 years, and have just got around to the decision in 1998. I asked when you visited Canada in the past and you advised me you never visited Canada. I was surprised by this as you had just told me how wonderful Canada is and that you "must" go to Canada for the education of your children.
         I asked you several specific questions about your business plan for Canada. You told me you want to establish a property development company in Halifax. You specifically choose Halifax because it is a small city and the economic development office there answered your query in six days. However, when I asked about specifics regarding your business plan you were unable to answer any of my questions. A sample of which follows: Who are the competitors you will face in the local property development business? How much does it cost to build a home in Halifax? What about cold weather construction techniques? How will you raise capital to finance a property development business?
         I asked you why you did not take the opportunity to visit Canada after your application submission to do an exploratory visit to Halifax to see if your plan had merit. You advised me you were too busy at work. I responded by saying you had just told me earlier that your company in Lahore was experiencing a prolonged slowdown. Your reply was that this was precisely why you had to be available there, although I was not convinced of the logic of this argument.


[4]      Dans Chiu Chee To c. Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration (22 mai 1996), A-172-93, la Cour d'appel fédérale a reconnu que la norme de contrôle judiciaire appropriée de semblables décisions prisent par des agents des visas est la même que celle énoncée par la Cour suprême du Canada dans Maple Lodge Farms Limitée c. Gouvernement du Canada et al., [1982] 2 R.C.S. 2, où le juge McIntyre écrit aux pages 7 et 8 :

         . . . C'est aussi une règle bien établie que les cours ne doivent pas s'ingérer dans l'exercice qu'un organisme désigné par la loi fait d'un pouvoir discrétionnaire simplement parce que la cour aurait exercé ce pouvoir différemment si la responsabilité lui en avait incombé. Lorsque le pouvoir discrétionnaire accordé par la loi a été exercé de bonne foi et, si nécessaire, conformément aux principes de justice naturelle, si on ne s'est pas fondé sur des considérations inappropriées ou étrangères à l'objet de la loi, les cours ne devraient pas modifier la décision. . . .


[5]      Appliquant ces principes aux faits mis en preuve dans le présent cas, je ne suis pas convaincu, considérant le haut niveau de retenue qui s'impose, que l'agent des visas a commis une erreur justifiant l'intervention de cette Cour. La visite de prospection, bien que non requise, peut constituer un facteur pertinent. C'est d'ailleurs à ce dernier titre, en l'espèce, que l'agent des visas a considéré l'absence de semblable visite, en plus de tenir compte de divers autres facteurs aussi pertinents. Comme il apparaît clairement de la lettre de refus que l'agent des visas a considéré la véritable question et que son appréciation des faits est bien fondée sur la preuve, sa décision ne doit pas être modifiée.

[6]      En conséquence, la demande de contrôle judiciaire est rejetée.




                            

                                     JUGE

OTTAWA (ONTARIO)

Le 7 décembre 2000


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